
Fabrice Di Vizio – Biographie d’un avocat aux multiples combats juridiques
Fabrice Di Vizio s'est imposé comme l'une des figures juridiques les plus controversées de ces dernières années en France. Né le 7 août 1974, cet avocat au caractère bien trempé a fait de la défense du monde médical son cheval de bataille, avant de connaître une médiatisation fulgurante lors de la crise sanitaire du Covid-19. À travers son parcours atypique et ses prises de position tranchées, il incarne une certaine vision du droit, mêlant expertise juridique et engagement public.
Parcours académique et débuts professionnels
Formation juridique et spécialisation
Le chemin qui a mené Fabrice Di Vizio à devenir un avocat spécialisé dans le droit de la santé n'a pas été linéaire. Titulaire d'un master en droit public obtenu à l'université Paris 2 Panthéon-Assas, son parcours académique a été marqué par une interruption de trois ans durant laquelle il a travaillé pour la Croix-Rouge en Seine-Saint-Denis. Cette expérience de terrain auprès des plus vulnérables a sans doute nourri sa sensibilité aux questions de santé publique et son approche pragmatique du droit.
Après avoir prêté serment en 2003, il s'est rapidement orienté vers le droit public et le contentieux médical, domaines dans lesquels il allait bâtir sa réputation. Avant de créer son propre cabinet parisien situé rue de Vaugirard, il a acquis une expérience internationale en travaillant dans différentes structures juridiques, notamment en Italie, aux États-Unis et en Israël. Cette ouverture internationale lui a permis de développer une vision comparative des systèmes de santé et du droit médical.
Premiers engagements dans le domaine de la santé
Dès ses premières années d'exercice, Fabrice Di Vizio s'est impliqué dans des dossiers liés à la santé publique. Il a notamment effectué une brève mission auprès de la Direction Générale de la Santé vers 2003, ce qui lui a permis de comprendre les rouages administratifs du système de santé français. Sa carrière a pris un tournant significatif lorsqu'il est devenu le représentant juridique de plusieurs syndicats médicaux, dont la Fédération des médecins de France.
Son implication dans les affaires médiatiques liées à la santé s'est manifestée bien avant la crise du Covid-19. Il s'est notamment illustré dans le scandale du Mediator, médicament des laboratoires Servier retiré du marché en 2009 après avoir causé de nombreux décès. Cette affaire a révélé sa capacité à défendre les intérêts des patients face aux géants pharmaceutiques. Il a également joué un rôle dans les contentieux liés au Subutex et dans la gestion de la crise du H1N1, affinant ainsi son expertise dans le domaine des crises sanitaires.
Son rôle pendant la crise sanitaire
La défense des professionnels de santé
La pandémie de Covid-19 a propulsé Fabrice Di Vizio sur le devant de la scène médiatique. Dès février 2020, alors que l'épidémie commençait à peine à toucher la France, il a déposé une plainte contre l'État français pour le manque de masques de protection. Cette action précoce illustre sa propension à anticiper les enjeux juridiques des crises sanitaires et à prendre position rapidement.
Sa notoriété a véritablement explosé lorsqu'il est devenu l'avocat du Professeur Didier Raoult, figure controversée de la lutte contre le Covid-19. Fait intéressant, Di Vizio était initialement opposé aux positions de Raoult avant de devenir son défenseur juridique. Il a justifié ce revirement en expliquant que Raoult était le seul à être poursuivi et méritait donc une défense équitable. En octobre 2020, il a attaqué l'Agence nationale de sécurité du médicament au nom du professeur marseillais, affirmant ainsi son opposition aux institutions sanitaires officielles.
Médiatisation et prises de position
La crise sanitaire a transformé Fabrice Di Vizio en véritable phénomène médiatique. Sa communauté sur Twitter est passée de 70 000 à plus de 250 000 abonnés en quelques mois, témoignant de l'écho rencontré par ses positions souvent à contre-courant. En mars 2021, il devient chroniqueur dans l'émission Touche pas à mon poste animée par Cyril Hanouna, atteignant ainsi une audience encore plus large. Sa popularité a culminé en juin 2021 lorsqu'il a été désigné meilleur intervenant de l'année par TPMP, avec une audience de 1,5 million de téléspectateurs.
Ses prises de position contre le passe sanitaire et l'obligation vaccinale lui ont valu d'être considéré comme une figure du mouvement antivax, bien qu'il ait nuancé sa position en affirmant ne pas s'opposer à la vaccination en soi, mais plutôt à son caractère obligatoire et au chantage qui l'accompagnerait. Ces positions tranchées lui ont attiré de nombreuses critiques mais aussi un large soutien, faisant de lui une star des manifestations anti-gouvernementales. Il est allé jusqu'à déclarer qu'il préférerait mourir du Covid plutôt que de se faire vacciner et vivre comme un lâche, illustrant la radicalité de certaines de ses positions.
Les grandes affaires juridiques marquantes
Dossiers emblématiques et victoires judiciaires
Au-delà de son implication dans la crise du Covid-19, Fabrice Di Vizio s'est illustré dans plusieurs affaires juridiques d'envergure touchant au domaine de la santé. Le scandale du Mediator constitue l'un de ses dossiers les plus emblématiques, où il a défendu les victimes face aux laboratoires pharmaceutiques. Son expertise en droit de la santé lui a également permis d'intervenir dans des affaires moins médiatisées mais tout aussi importantes pour les professionnels du secteur.
En septembre 2023, il a accepté de défendre Thierry Casasnovas, naturopathe controversé accusé d'exercice illégal de la médecine, confirmant sa propension à prendre en charge des dossiers sensibles et médiatiques. Cette affaire s'inscrit dans la continuité de son positionnement comme avocat des causes controversées dans le domaine de la santé et de la médecine alternative.
Méthodes et approche du droit
L'approche juridique de Fabrice Di Vizio se caractérise par une utilisation offensive du droit comme outil de combat. Il n'hésite pas à attaquer frontalement les institutions et à utiliser les médias comme caisse de résonance pour ses actions juridiques. Cette stratégie lui a valu des succès mais aussi des revers, notamment une condamnation à six mois d'interdiction d'exercice avec sursis en 2016 pour divers manquements professionnels, dont l'envoi d'un email jugé grossier et violent.
Sa pratique du droit est également marquée par la création d'outils et de structures destinés à renforcer son action. En 2021, il a ainsi fondé l'Association d'information et de défense de la santé publique et environnementale, témoignant de sa volonté d'institutionnaliser son combat au-delà des affaires individuelles. Ironiquement, en 2019, avant la crise du Covid-19, il faisait la promotion d'un outil de traçage des patients nommé PassCare, illustrant l'évolution de ses positions en fonction du contexte.
L'homme derrière l'avocat
Valeurs et convictions personnelles
Derrière l'image publique controversée se cache un homme aux convictions politiques affirmées. Brièvement engagé au Parti Chrétien Démocrate en 2006, il a ensuite intégré le secrétariat national du Forum des républicains sociaux en 2007. Son parcours politique l'a amené à soutenir Jean-Frédéric Poisson à la primaire des Républicains en 2016, puis Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2022, témoignant d'un ancrage à droite de l'échiquier politique.
En 2021, il a rejoint Les Patriotes de Florian Philippot en tant que référent santé publique, renforçant ainsi son engagement politique contre les mesures sanitaires du gouvernement. Cette même année, il a été approché pour se présenter aux élections législatives, un sondage interne lui attribuant potentiellement plus de 15% des intentions de vote, signe de sa popularité croissante auprès d'une certaine frange de l'électorat.
Activités annexes et projets actuels
Au-delà de ses activités juridiques et politiques, Fabrice Di Vizio nourrit une véritable passion pour l'équitation, et plus particulièrement pour le reining, une discipline western. Cette passion occupe une place importante dans sa vie puisqu'il y consacrerait environ 3 500 euros mensuels. Il partage d'ailleurs des conseils d'équitation sur le site de son cabinet, montrant comment cette activité s'intègre à son identité professionnelle.
Malgré un chiffre d'affaires annuel estimé entre 750 000 et 1 million d'euros et des revenus mensuels oscillant entre 18 000 et 25 000 euros, Fabrice Di Vizio envisage une reconversion professionnelle dans une dizaine d'années, orientée vers l'équitation. Cette projection vers l'avenir révèle un homme qui, malgré sa carrière juridique fructueuse et sa notoriété médiatique, aspire à un changement de vie guidé par ses passions personnelles. Sa radiation du barreau de Paris, liée à son comportement envers ses collaborateurs et ses propos polémiques, pourrait toutefois accélérer cette reconversion professionnelle.















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